L’Espagne prélève un impôt sur le soleil !
Les grandes entreprises d’électricité espagnol ont fait pression sur leur gouvernement pour freiner l’autoconsommation photovoltaïque.
L’Espagne et le solaire
En 2004, l’histoire d’amour avait si bien commencé entre l’Espagne et le solaire. Le pays le plus ensoleillé d’Europe d’un côté et l’instauration de tarifs de rachat attractifs de l’autre.
L’idylle a continué en 2007 et surtout en 2008 avec une puissance de 2,6GW installée.
Puis, tout a basculé en 2008 avec la baisse des tarifs de rachat et l’instauration d’une limite de puissance installée par an (500MW).
Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de la France.
L’Espagne et l’autoconsommation
Tous les professionnels du secteur du photovoltaïque comptait sur l’autoconsommation pour relancer la machine du solaire. En 2013, les conditions étaient au rendez-vous : baisse des prix des modules photovoltaïques, parité réseau, prix de l’électricité à 20cts€/kWh, conditions d’ensoleillement toujours avantageuses.
Malgré toutes ces conditions favorables, le gouvernement a choisi de museler l’autoconsommation par un décret très restrictif. Aucunes aides à l’investissement des centrales, l’excédent d’électricité produite rejeté gratuitement sur le réseau sans être revendu. Pire encore, chaque auto-producteur est redevable d’un « impôt sur le soleil » pour chaque kWh produit. En 2013, l’impôt était de 6,7cts€/kWh !
Pression des entreprises d’électricité
De plus en plus de particuliers et d’entreprises s’équipaient depuis quelques années en panneaux solaires dans la péninsule ibérique. Inquiètes du manque à gagner, ce sont les grandes entreprises d’électricité qui ont fait pression sur le gouvernement pour qu’il restreigne le choix de l’autoconsommation. Une initiative très négative, l’Espagne était pionnière dans ce secteur au niveau mondial. Le pays est maintenant à l’arrêt, à contre-courant de tout ce qui se fait dans le reste du monde. »
Que devient l’autoconsommation en Espagne aujourd’hui
Face à la fronde qui a suivi ce décret controversé, le gouvernement a libéré de cette taxe « les petits consommateurs » (puissance contractée inférieure à 10KW – la plupart des ménages). Mais le marché du photovoltaïque est depuis plusieurs années à l’arrêt.
Certaines installations sont même jugées illégales car elles ne correspondent pas aux nouvelles normes très contraignantes imposées par le gouvernement. Respecter ces normes implique des investissements de plusieurs milliers d’euros !
Et en France ?
En France, avec plusieurs années de retard le gouvernement a su donner un message positif depuis les débuts de l’autoconsommation. Mais le processus ne fait que commencer. Le gestionnaire de réseau ENEDIS est financé à 90% par l’argent des taxes sur l’électricité telle que la CSPE, elle-même indexée sur la consommation soutirée du réseau. La multiplication des installations en autoconsommation implique mathématiquement une baisse de la consommation soutirée du réseau et donc une baisse des taxes.
Comment notre gestionnaire de réseau réagira-t-il face à cette perte de financement ?
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