NOS VOISINS EUROPÉENS AUTOCONSOMMENT-ILS?

Self-consumption, eigenverbauch, autoconsumo, autoconsommation, que font nos voisins ?

Aubaine, opportunité, accélérateur, les superlatifs ne manquent pas pour définir l’ouverture de l’autoconsommation dans le secteur du solaire photovoltaïque en France.

Comment se positionnent nos voisins européens sur les sujets des énergies renouvelables et de l’autoconsommation ?

Il y a un an, le Portugal a réussi avec succès à se passer pendant 4 jours d’énergies fossiles et a fonctionné uniquement avec ses ressources éoliennes, solaires et hydrauliques. L’Allemagne s’est fixée un objectif de 100% de production d’énergie issue du renouvelable d’ici à 2050. En Espagne, Andasol avec ses 50MW est la plus grande centrale solaire d’Europe, elle alimente plus de 50 000 personnes en électricité.

 

En ce qui concerne les énergies renouvelables et l’autoconsommation, la France est bonne dernière comparé à ses proches voisins.

Comment expliquer un tel retard ?

En 2008 en Allemagne, le gouvernement a voulu accroitre la responsabilité du consommateur en facilitant l’autoconsommation. Il a mis en place une réglementation favorable en bonifiant fortement le tarif d’achat pour les kW autoconsommés. En 2009 le pays possédait déjà 7000 installations en autoconsommation, soit environ 70MW installés. En 2010, le volume grimpait à 450MW. Depuis 2013, le prix du kWh non autoconsommé dépasse les 20 centimes et devrait continuer d’augmenter dans les prochaines années rendant toujours plus attrayantes les installations d’autoconsommation. La rentabilité est telle que les primes à l’autoconsommation ont été supprimées.

 

Des projets de lois en Europe sont en cours pour promouvoir l’autoconsommation notamment grâce au « Net-Metering », un service « accordé par un fournisseur d’électricité à un consommateur, lui permettant de compenser partiellement sa consommation d’électricité facturée par la production d’une installation qu’il exploite sur son site de consommation ». Ce système permet de réduire la facture annuelle du consommateur mais oblige les fournisseurs d’énergies à racheter l’électricité au prix auquel il la vende.

 

Le « Net-Metering » a été étendu en Grèce aux installations de moins de 500kWc (antérieurement moins de 20kWc) permettant aux hôpitaux, universités ou administration de consommer 100% de leur production.

 

En Belgique, en Espagne et au Danemark, l’autoconsommation et le Net-Metering sont soumis à des redevances pour compenser les pertes des fournisseurs d’énergies.

 

Au Royaume Uni, le « generation tariff » (tarif du kWc produit) et l’ « export premium » (tarif du kW injecté) était parmi l’un des plus attractifs d’Europe et a accéléré le déploiement du solaire et de l’autoconsommation partout dans le pays. Début 2016, le gouvernement a estimé que le parc avait atteint une taille suffisante pour respecter les engagements de 2020 et a taillé dans les tarifs de rachat à hauteur de 64% !
A cause de tarifs de rachat trop bas et un manque de soutien public pour communiquer sur ce système, l’Italie n’arrive pas à développer son parc renouvelable. Depuis 2013, le « scambio sul posto » (système de facturation nette) et les primes n’ont eu qu’un effet minime.

 

Nos voisins européens ont pris une certaine avance dans le domaine de l’autoconsommation et leurs modèles doivent nous servir pour trouver le bon équilibre entre tarif de rachat, gestion du réseau et taille du parc. Outre atlantique, les résultats sont encourageants. Le Costa Rica a atteint une consommation annuelle à 98.7% d’origine renouvelable en 2015. Il sera le premier pays à atteindre 100% de consommation d’électricité d’origine renouvelable d’ici à 2021. Un bel exemple à suivre.

 

Définition : Net-metering (https://fr.wikipedia.org/wiki/Net_metering)