Le solaire photovoltaïque est-il renouvelable ?

 

Energie renouvelable ne veut pas forcément dire énergie propre : pour s’inscrire dans le développement durable, toutes les étapes de production d’une énergie renouvelable doivent être prises en compte.

En combien de temps l’énergie dépensée pour construire un panneau est rendue par le même panneau ?

Réponse de l’institut Fraunhofer, une des plus grandes organisations de recherche appliquée en Europe dans un document datant de 2012 : moins de 1,5 année pour les panneaux de technologie les plus courantes au silicium avec une utilisation dans le sud de la France et jusqu’à 2,8 années avec une utilisation en Norvège. Sachant que les panneaux sont garantis entre 15 et 25 ans selon les constructeurs et ont une durée de vie d’au moins 30 ans, l’utilisation de ces panneaux est donc indéniablement positive.

Cette valeur de temps de retour énergétique ne cesse de décroître. L’augmentation des rendements pourrait réduire ce temps de retour énergétique à moins de 6 mois.

Comment sont retraités les panneaux en fin de vie ?

La gestion en fin de vie des panneaux dépend de la directive européenne 2002/96/CE, dite DEEE (ou D3E) relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques. Suite à la révision en 2012 de cette directive européenne, les fabricants de panneaux photovoltaïques doivent désormais respecter les obligations de collecte et de recyclage des panneaux, à leur charge. La transposition en droit français a été publiée le 22 août 2014 (décret n°2014-928).

PV CYCLE est l’éco-organisme européen agréé par les pouvoirs publics pour la gestion des panneaux photovoltaïques usagés. PV CYCLE France a été fondé en 2014. Chaque installateur ou producteur de panneaux se doit de déclarer les panneaux introduits sur le marché et de s’acquitter d’une éco-participation qui financera le recyclage. Sur la base des chiffres officiels fournis par le ministère de l’Environnement, PV cycle est en mesure de comparer les MW déclarés mis sur le marché par ses adhérents par rapport aux nouvelles installations. PV cycle traiterait actuellement 85 % du marché et travaillerait à identifier les non contributeurs. Si PV cycle France a collecté 366 tonnes en France en 2015, l’ensemble des panneaux déclarés la même année mis sur le marché représenteront 57725 tonnes lorsqu’ils arriveront en fin de vie : ceci illustre bien l’évolution croissante du marché.

 Que deviennent les matériaux usagés ?

Le retraitement se fait aujourd’hui en Belgique et en Allemagne. Pour chaque technologie existante de panneau solaire un retraitement particulier est adapté.

Pour les panneaux solaires les plus courants à base de silicium, la moyenne du recyclage est de 90 %. Chaque tonne de ces panneaux recyclés équivaut à 1,2 tonne de CO2 sauvé. Pour les autres technologies sans silicium le rendement monte à 98 %. Globalement les rendements de recyclage sont de 70 % dans l’industrie de l’électronique, les panneaux solaires offrent donc de très bons rendements.

Si une grande partie du retraitement peut être fait mécaniquement, un traitement chimique de l’ordre du retraitement des batteries permet de récupérer presque tous les composants du panneau : verre, aluminium, tellurure de cadmium (CdTe), plastiques, argent, cuivre, gallium, indium, sélénium, zinc, étain, dioxyde de silicium.

Globalement seuls certains plastiques enveloppant la cellule (EVA) ne seront pas réutilisables et seront perdus. Ils sont le plus généralement envoyés en centre d’enfouissement.

On peut imaginer le retraitement du photovoltaïque directement en France d’ici une dizaine d’années, avec le développement du marché. Dans son usine de Rousset (Bouches-du-Rhône), le groupe Véolia va installer une unité de retraitement des vieux panneaux.

 

 

Vidéo explicative éco participation et PV cycle :