Appliquée à partir du 1er janvier 2021, la réglementation environnementale 2020, appelée RE2020, va concerner tous les professionnels de la construction. Elle imposera des exigences supplémentaires pour chaque construction neuve du bâtiment.

Elle a pour objectif d’optimiser la consommation énergétique et de prendre en compte l’empreinte carbone du bâtiment tout au long de son cycle de vie. Ça commencera par la fabrication des matériaux, la construction, l’utilisation du bâtiment, sa déconstruction et ça ira jusqu’au recyclage des matériaux.

L’enjeu de la RE2020 est notamment de nous amener à construire des bâtiments à énergie positive qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Le but est datteindre une consommation énergétique inférieure à 0 kWh/m² par an.

La RE2020 reposera donc entre autres sur des maisons possédant une isolation thermique, des apports en luminosité et des systèmes thermiques performants pour une consommation d’énergie minimale. Ces bâtiments devront aussi produire de l’énergie pour couvrir leurs propres besoins grâce aux énergies renouvelables tels que des panneaux photovoltaïques. Le confort global des occupants sera aussi pris en compte dans les critères de la RE2020 (qualité de l’air intérieur, confort thermique, lumière naturelle…).

Un nouveau critère par rapport à la RT2012 consiste en la réduction de l’empreinte carbone de la maison. Cela implique l’utilisation de matériaux écologiques pour le bâti et l’isolation de la maison.

De la RT2012 à la RE2020

Il faut dire RE2020 et non RT2020. Chacun a en tête la réglementation RT2012, mais justement celle-ci se réduisait à une simple Réglementation Thermique. L’ambition est désormais plus grande : il s’agit d’adopter une Réglementation Environnementale, pour faire suite aux engagements climatiques de la France.

La nouvelle réglementation RE2020 s’inscrit dans un cadre plus large que la RT2012 : celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Les objectifs ont été énoncés lors de la COP 21.

En attendant la RE2020 : le label E+C-

Pour anticiper la future réglementation environnementale 2020, des professionnels du secteur du bâtiment se mobilisent depuis 2016 aux côtés de l’Etat pour expérimenter la construction de bâtiments à énergie positive et faible empreinte carbone.

Un label E+C- (Energie positive & réduction Carbone), remis par des organismes certificateurs, a été créé pour appuyer cette démarche. Le référentiel Energie-Carbone, permet d’évaluer la performance d’un bâtiment sous deux angles :

1. La généralisation des batiments à énergie positive avec l’indicateur BEPOS : E+

Par définition, le bilan BEPOS est la différence entre la consommation d’énergie primaire non renouvelable et l’énergie exportée. Afin de tenir compte de la spécificité des différentes typologies de bâtiment, des usages et des facteurs géographiques, 4 niveaux sont prévus : Energie 1 à 4. Ça commence par un niveau de base accessible jusqu’à un bâtiment avec un bilan énergétique nul :

    • Les premiers niveaux, « Énergie 1 », « Énergie 2 » constituent une avancée par rapport aux exigences actuelles de la réglementation thermique (RT2012). Leur mise en œuvre doit conduire à une amélioration des performances du bâtiment à coût maîtrisé. Elle se fait soit par des mesures d’efficacité énergétique, soit par le recours, pour les besoins du bâtiment, à des énergies renouvelables.
    • Le niveau « Énergie 3 » constitue un effort supplémentaire par rapport aux précédents niveaux. Son atteinte nécessitera un effort en termes d’efficacité énergétique du bâti et des systèmes et un recours significatif aux énergies renouvelables.
    • Enfin, le dernier niveau « Énergie 4 » correspond à un bâtiment avec bilan énergétique nul (ou négatif) sur tous les usages et qui contribue à la production d’énergie renouvelable.

 

2. Le déploiement de bâtiments à faible empreinte carbone : C-

La nouveauté repose sur une analyse du cycle de vie qui portera sur un calcul des émissions de gaz à effet de serre. L’échelle des niveaux de performance relatifs aux émissions de gaz à effet de serre comporte 2 niveaux :

    •  Le niveau « Carbone 1 » se veut accessible à tous les modes constructifs et vecteurs énergétiques ainsi qu’aux opérations qui font l’objet de multiples contraintes (zone sismique, nature du sol…). Il vise à embarquer l’ensemble des acteurs du bâtiment dans la démarche d’évaluation des impacts du bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie.
    • Le niveau « Carbone 2 » vise à valoriser les opérations les plus performantes . Il nécessite un travail renforcé de réduction de l’empreinte carbone des matériaux et équipements mis en œuvre, ainsi que celui des consommations énergétiques du bâtiment.

 

Lancement d’une nouvelle phase de préparation avec le début de simulations

Après une phase d’expérimentation à travers la démarche E+/C- et une large concertation menée en 2019 en copilotage avec le Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Énergétique (CSCEE), les ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Ville et du Logement lancent désormais une phase de simulations. Elle permettra d’éclairer les choix d’indicateurs et de niveaux de performance pertinents.

Elle sera suivie, au printemps 2020, d’une nouvelle phase de concertation qui analysera avec précision les effets de la RE2020 sur les matériaux, les modes constructifs et les filières du bâtiment. Cela permettra d’arrêter l’ensemble des paramètres et objectifs de la future réglementation en vue d’une publication des textes réglementaires d’ici l’automne 2020. Un seuil d’émissions de CO2 pendant la vie du bâtiment sera défini et fixé à un niveau suffisamment ambitieux pour favoriser les énergies les moins carbonées.